La santé mentale des jeunes, et si on en parlait ?
Lors de la présentation de son gouvernement au mois de septembre 2024, le premier ministre Michel Barnier affirmait sa volonté de faire de la santé mentale la « Grande cause nationale » de 2025. Une annonce qui fait écho à un constat alarmant : la maladie mentale et les troubles psychiques touchent près d’1/5 de la population française, soit 13 millions de Français(1). Zoomons ensemble sur les enfants et adolescents…
Les Français et la dépression
A noter tout d’abord : les Français sont les plus gros consommateurs de psychotropes du monde. Plus d’un quart d’entre eux consomme des anxiolytiques, des antidépresseurs, des somnifères et autres médicaments psychotropes(2). Principalement pour tenter de soigner la dépression, l’un des troubles les plus répandus puisque qu’elle concerne environ 15 à 20 % de la population générale, sur la vie entière(3).
Si l’on s’attache à la population plus jeune maintenant, le constat est tout aussi inquiétant : le suicide est aujourd’hui la première cause de mortalité entre 15 et 35 ans et un quart des lycéens déclare avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois d’après le dernier baromètre publié par Santé Publique France.
Les jeunes particulièrement vulnérables aux troubles de santé mentale ?
Le passage de l’adolescence à l’âge adulte est une période charnière qui concentre un grand nombre de facteurs de risques pour la santé mentale. Beaucoup de changements interviennent dans la vie des jeunes au cours de cette période, qu’il s’agisse de leur autonomisation, de l’arrivée de nouvelles sources de stress, de l’apprentissage d’un rythme différent… Il en est de même dans leur développement et dans la construction de leur identité. Tout est en en évolution autour d’eux et en eux et l’ensemble de ces facteurs représentent des points potentiels de fragilité et d’anxiété. Un phénomène qui touche toutes les classes socio-économiques.
Une prise en charge adaptée à Crosne
La prise en charge des adolescents et jeunes adultes doit être adaptée à leurs besoins et à des situations qui peuvent changer très rapidement. C’est ce qui prévaut au Pôle ado de la Clinique de Crosne (91). Les parcours de soins donnent toute sa place à l’adolescent pour être entendu et écouté comme une personne à part entière. En parallèle, on y gère la séparation d’avec les parents qui restent pour autant associés à la démarche. Autre axe important du parcours : le travail important sur la socialisation des jeunes afin de les aider à construire leur rapport aux pairs.
Trois modalités sont proposées selon les besoins :
- L’hospitalisation complète plutôt indiquée pour des phases de crises ponctuelles qui nécessitent une prise en charge importante.
- L’hôpital de jour pour un suivi plus étalé dans le temps.
- Les appartements thérapeutiques, pensés plutôt comme des lieux de vie partagés
Cliquez ici pour en savoir plus sur les modalités de traitement et de soins du Pôle Ado de Crosne.
Pour aller plus loin dans la thématique de la santé mentale des jeunes :
Les séries TV et la santé mentale des jeunes
Si la crise d’adolescence a toujours fait partie du storytelling des sitcoms sur le petit écran, c’est à partir des années 2000 que des séries apparaissent, racontant de façon plus réaliste et plus documentée les troubles rencontrés par les ados et jeunes adultes. En pagaille on peut citer : Euphoria, Skins, Sex Education, 13 Reasons Why, des séries déjà cultes dans lesquelles drogue, suicide, harcèlement et crise identitaire sont largement abordés. Le docteur Frédéric Kochman, pédopyschiatre à la clinique Lautréamont de Lille (59) s’est prêté à l’exercice d’analyse de ces séries.
Quels traitements pour demain ?
Victime de nombreux préjugés et parent pauvre de la recherche médicale, la psychiatrie est pourtant en train de faire sa révolution. Les enjeux sont importants, à commencer par la phase de diagnostic, étape déterminante du traitement, avec la "psychiatrie de précision". Creusons tout cela avec Marion Leboyer, professeur de psychiatrie à l’Université Paris-Est Créteil, directrice médicale de la Fédération Hospitalo-Universitaire de la psychiatrie de précision et directrice générale de la fondation FondaMental, qui s'est projetée dans le futur de la psychiatrie.
Extrait :
"Aujourd’hui, les traitements disponibles sont très généraux et restent souvent similaires d’une pathologie à l’autre. L’objectif est donc d’utiliser tous les outils de la recherche moderne — génomique, protéomique, métabolomique, immunologie, imagerie cérébrale, électrophysiologie, intelligence artificielle, etc. — pour isoler ces sous-groupes homogènes, parfois même communs à plusieurs entités catégorielles issues des classifications actuelles, et mieux comprendre leurs mécanismes. En ciblant ainsi nos traitements, nous pourrions adapter les soins de manière plus efficace et personnalisée."
(1) Source : OMS
(2) Source : EPI-PHARE
(3) Source : Inserm